Le 20 janvier 2023, après deux mois de carénage complet sur le chantier naval Clyd
à Bassens, le bateau Le Noé a quitté Le Grand Port Maritime de Bordeaux direction Rochefort. L’ancien morutier y occupe actuellement la forme de radoub Napoléon III de l’Arsenal des mers, au sein de laquelle se poursuit son chantier de reconversion.
Dès l’été 2023, celui-ci sera ponctuellement et partiellement ouvert au public : certaines salles du bateau accueilleront même très rapidement des expositions, des manifestations culturelles et autres événements.
Plus d’infos sur la prochaine expo ici !
A plus long terme, le projet est de faire du Noé un lieu itinérant à dimension culturelle et festive, avec un bar, un restaurant, une programmation artistique ou encore un espace pédagogique valorisant la biodiversité et mettant en lumière les grands enjeux climatiques. Le bateau se déplacera dans les grands ports européens pour y rester à chaque fois une ou plusieurs saisons.
Bien avant que ne soient terminés tous ces travaux d’envergure, notre volonté est de redonner vie petit à petit au Noé, de le faire connaître des Rochefortais et de faire de lui un écrin au service de projets culturels, artistiques et sociétaux.
Le Noé est un navire brise-glace de 61 mètres de long, construit en 1959 sur les chantiers portugais de Viana do Castelo : d’abord destiné à la grande pêche, ce morutier a successivement été transformé en bateau de surveillance pour les Îles Féroé, en navire d’assistance pour les plateformes pétrolières ou en encore en studio flottant pour la télévision.
Promis aux ferrailleurs et bloqué dans le Port de Lorient durant une vingtaine d’années en raison de difficultés administrative et judiciaires, Le Noé a été sauvé de la casse en 2013 par l’entrepreneur malgache Riaz Barday. C’est véritablement grâce à la rencontre avec Renaud Barillet , directeur général de Cultplace, que la situation se débloque en 2018. Ils se lancent alors dans un projet des plus ambitieux : reconvertir le Noé en un lieu de vie, de rencontres et d’événements accessible au public. Le Noé vogue désormais vers un nouveau destin, celui d’un bateau-spectacle.
OLAVUR HALGI
Navire de pêche construit sur un chantier portugais en 1959, Olavur Halgi fait partie d’une série de trois navires destinés aux Iles Féroé qui bouleversent les standards de la construction navale.
Ces navires associent une part de construction soudée et rivetée, une coque en acier, des superstructures en aluminium, et accueillent surtout une nouveauté importante : une hélice à pas variable à commande hydraulique.
Tous les standards de construction actuels se retrouvent ainsi il y a plus de 60 ans dans le Noé.
VEAGAG
Transformé en 1978, le navire s’émancipe peu à peur de son activité de chasseur pour devenir alors un navire de surveillance des pêches manœuvré par le gouvernement des Iles Féroé.
En 1996, il est revendu à un armateur norvégien qui l’assigne à la surveillance des plates-formes pétrolières en mer du Nord sous le nouveau nom de Veagag.
NOÉ
Racheté en 1999 par la société de production Carabin, c’est à ce moment que le bateau prend le nom de Noé.
Destiné à devenir un navire de production audiovisuelle, le futur du Noé semble alors s’inscrire à la télévision.
D’importants travaux structurels sont effectués sur le bateau : la salle des machines est entièrement rénovée, un studio d’enregistrement est créé…
Les difficultés financières rencontrées par Carabin conduisent à l’arrêt complet du chantier en 2002, suivi d’une immobilisation du navire et de longues procédures de justice.
Août 2023 – Octobre 2023 / Phase 1 des travaux
C’est le chantier CLYD, dirigé par Exequiel Cano-Lanza qui prend en charge la première phase des travaux de réhabilitation du Noé.
Ces travaux nécessitent la mise au sec du bateau afin d’effectuer un travail structurel important. Il faut en effet s’assurer de la bonne facture de la coque et de sa solidité. Un travail de chaudronnerie est effectué afin d’obstruer les entrées d’eau désormais
inutiles dans la configuration nouvelle de ce navire.
Deux éléments très importants sont ensuite amputés au Noé : avec la dépose de la ligne d’arbre, de l’hélice et du safran, la fin du caractère naviguant du Noé est actée.
Cette transformation change le statut du Noé, qui passe de bateau à objet flottant.
Enfin, un travail de décapage et de peinture de la coque est entrepris. Profiter de la mise au sec pour cette étape des travaux permet d’éviter la pollution des bassins.
Le Noé fait peau neuve et retrouve des couleurs.
Février 2023 – en cours / Phase 2 des travaux à Rochefort